Les UROS
MYTHES ET LEGENDES - BREVE CHRONOLOGIE HISTORIQUE
LES TEMOINS - DE
NOS JOURS - TEMOIGNAGE EN ESPAGNOL D'UNE DES RESPONSABLES
Les premiers américanistes recherchèrent chez ces populations lacustres les descendants directs des habitants de la civilisation disparue de Tiwanacu. Dans les faits la documentation historique est rare et ne permet de mettre à jour qu'une série d'invasions successives qui modifièrent considérablement le paysage ethnique, linguistique et culturel de la région du lac Titicaca.
Les URUS étaient avant les invasions Lupacas aymaraphones, venus du nord du Chili, et Quichua venant de Cuzco, les habitants Colla du lac et de ses îles. L'une d'entre elle tient une place particulière dans les mythes de la création des différents empires de la région : l'île du soleil.
Les premiers chroniqueurs parlent d'hommes blancs et barbus, qui auraient construit des édifices dans la région d'Ayacucho, et qu'ils seraient les géants de Tiwanacu. Le mythe établit un lien entre Tiwanacu, l'île du soleil et la culture pré-incaïque Huari. Une autre alternative fait de Tiwanacu, au bord du lac, le lieu même de la création de toutes les nations.
Ce lieu d'origine portant le nom de pacarina. Pour les Incas le premier couple Mama Occlo et Manco Capac proviennent de l'île du soleil. C'est là qu'ils édifièrent, après avoir massacré les populations locales, un des plus grands sanctuaires religieux de l'empire dédié au culte du soleil, et y installèrent quarante nations.
Selon la conception autochtone du temps, chaque cycle aurait été marqué par la fin d'une période solaire. "le premier soleil fut perdu à cause de l'eau". Le second disparut parce que le ciel tomba sur terre tuant tous les géants. Dans la manière d'ordonner le temps, l'île du soleil apparaît comme le réceptacle d'une puissance sacrée. En fait c'est le lac Titicaca dans sa totalité, et ses îles qui semblent avoir été considérés comme la manifestation des puissances divines qui constitueraient la véritable trame du réel, puisque chacune d'entre elles abritait une divinité dont elle portait le nom. Il faut donc envisager le lac comme un système organisé, un panthéon, impliquant entre les dieux, donc entre les îles et les rives du lac, une série de relations définies. Le lac, au contraire de la terre ferme, était perçu comme un lieu sûr. Il est dit que qui contrôlait ce centre névralgique était censé contrôler à la fois les richesses et les dieux, et rassembler deux moitiés antagonistes ( droite/ gauche, haut/ bas, homme/ femme) de l'Univers.
Vers 10.000 ans avant J.C., le lac était peuplé par des cultures de chasseurs, sur d'anciennes terrasses lacustres. Il y tout lieu de penser que les choquela chasseurs et les urus, pêcheurs du XVIe siècle étaient les survivants de ces très anciennes strates de population.
De 2.500 à 250 avant J.C., deux cultures locales d'extrême importance, celle de Chiripa au sud, et celle de Pucara au nord, se sont développées. Ces dernières mettent en place une coupure linguistique entre le sud et le nord du lac. Les Urus rentrent dans l'ère d'expansion du pukina, parlé par les pucaras, et habitent sur les rives du lac. Auparavant leur langue vernaculaire était l'uruquilla.
A partir de 250 avant J.C., et jusqu'à la fin du XVIe siècle, les eaux du lac remontent et les Urus repeuplent le lac, et se constitue le grand empire Colla.
Vers 1.000 - 1.200 après J.C. apparaissent des constructions funéraires, généralement en forme d'igloo, les chulpas, qui se substituent aux temples et aux lieux de culte. On peut les attribuer à l'invasion aymara.
Enfin, durant la période inca, des liens étroits se tissent entre les différentes populations du lac. Si ces groupes furent contraint au rapprochement par la politique d'unification des Incas, il semble que les Urus aient été exclus, essentiellement du culte solaire situé dans l'île Titicaca.
Au moment de la conquête espagnol, un bon nombre d'Urus parlent encore l'uruquilla et le pukina. C'est à Havi que la présence des Urus, en 1567, est la plus forte enregistrée chez les Lupacas, soit 1.000 personnes.
Mercado de Penasola signifie : "lorsque les Incas conquirent la province des Pacajes ils firent sortir les indiens Urus de l'eau, les obligèrent à vivre avec les Aymaras et leur enseignèrent à labourer et à cultiver la terre en leur intimant l'ordre de payer un tribut en poisson et de confectionner des nattes de joncs. S'agissant de gens fort grossiers, il ne leur fit pas adorer le soleil ni même lui rendre un culte, et c'est grâce au commerce qu'ils eurent avec les indiens de la montagne, qu'ils en sont venus à parler l'aymara abandonnant pratiquement leur langue qui était le puquina, ainsi aujourd'hui ils vivent dans des maisons et habitent dans des villages, ils ont des caciques et des chefs et paient le tribut et servent tout comme les indiens Aymaras".
Morua écrit : "il y avait des gens comme les Collas, Puquinas et Urus, tous servaient l'Inca en période de guerre, dés lors qu'il avait conquis la riche et grande province du Collao, et de même que leurs noms différaient ils étaient dissemblables dans le maniement des armes et dans les faits de guerre. Les Urus étaient les indiens que l'Inca envoyait au combat lorsqu'il manquait de guerriers, il les obligeait alors à suivre les drapeaux. Ils ne savaient pas encore tenir un arc en main, et c'est presque sans armes qu'ils allaient à des combats au cours desquels on les tuait, eux et quelques Pukinas, comme des mouches. N'ayant pas la pratique de la guerre, ils se laissaient mourir comme des bêtes".
Textes d'aprés Thérèse Bouysse-Cassagne
Le jeu des hommes et des dieux : les Collas et le contrôle de l'île de Titicaca.
De nos jours la langue encore parlée par les médecins itinérants des Andes, correspond à un substrat de langue pukina.
La situation aujourd'hui est très contrastée. Ces indiens vivant sur le lac Titicaca, sont-ils les derniers descendants de ces premières populations du lac? Nous ne le pensons pas et opterions plutôt pour un métissage entre les différentes populations. Toutefois quand on demande aux indiens de la rive : "qu'elle est la langue parlée par les habitant des roselières? ", ils vous répondent "A peu prés l'Aymara".
Ce sont de remarquables pêcheurs, rameurs, qui vivent pour les plus éloignés des grandes villes, dans des conditions sanitaires et alimentaires difficiles.
C'est pourquoi, toute initiative leur permettant d'obtenir des ressources financières afin de pouvoir varier leur alimentation, acheter des médicaments, financer des études, est la bienvenue. C'est dans ce cadre que certains d'entre eux, avec la C.I.A.P. se sont organisés afin de proposer de l'artisanat à des prix justes.
TEMOIGNAGE EN ESPAGNOL D'UNE DES RESPONSABLES DU GROUPE DE CHUMI
Soy dirigente de una de las organizaciones artesanas de la Isla Flotante Los Uros (1) ubicado en el corazón del Lago Titicaca, el Lago Sagrado de los Incas.
Nací el 12 de diciembre de 1967 en la Isla Flotante Santa María, mis padres son: Sabino Pío Suaña Jilapa de ocupación pescador y Lucía Coila Quispe ocupada de su casa y artesana. Estudié en la escuela flotante Adventista de los Uros, yo iba a la escuela para aprender a leer y escribir, me trasladaba diariamente 15 a 20 Km. para llegar a la escuela, salía acompañada de mi hermanita Melisa a las 5 de la mañana, llegábamos a las 8:30 ó 9:00, nos trasladábamos en una balsita de totora (2) y a remo, a veces la luna nos daba alegría, el rayo nos daba temor, el lago nos protege y el sol son da calor, llevábamos fiambre para el almuerzo, así íbamos todos los niños en mancha (en conjunto). LIRE LA SUITE....