LE ROLLANO (flûtes des bergers boliviens)
C’est une flûte à bec dont le nom péruvien est Charkha. Elle est réalisée à l’aide de bois dur, noueux, des vallées chaudes et sèches de l’Altiplano, issu d’un arbre apparenté à l’oranger, connu sous le nom de jarq’a.
Les branches sont sectionnées longitudinalement, évidées à l’aide d’un couteau, séchées, puis de nouveau assemblées à l’aide de nerfs de boeuf, « anq’o », ou de boyaux de lamas, avant de tailler et de placer le bec. Pour déterminer l’emplacement des trous, le fabriquant se sert d’une sorte de règle (abaque); les trous sont alors creusés avec un petit burin.
La Cérémonie de la « Challa »
Il est d’usage ensuite pour chaque berger de « untear » les nouveaux instruments en les frottant avec de la graisse de lama « unto ». Elle sert à éloigner les mauvais esprits, à attirer les esprits tutélaires des montagnes, en même temps qu’elle contribue à boucher les fissures et à nourrir les cuirs séchés. Ce rite est sacré et confère une nouvelle valeur à l’objet.
Cet instrument est utilisé par les « llameros » durant leurs circuits traditionnels et saisonniers de troc (sel, ect...) des Hauts Plateaux vers les basses terres orientales. Le Rollano n’est utilisé que pendant les trois mois que dure le voyage, de fin mai à début septembre. Il s’emploie en groupe ou seul pour accompagner les bêtes, tout en marchant.